De mon point de vue, l'humanité va en se délitant. Mis à part les leitmotivs peace&love, on remarque aisément une fragmentation à grande échelle. Certains mettent en avant l'égoïsme de l'humain pour expliquer ce fait, ce qui est relativement vrai, de même que la notion de profit. Mais avant tout, ce qui fragmente l'humanité, c'est la notion d'appartenance à un groupe.
Je vous rassure, je ne tourne pas en rond. Explication :
Appartenir à un groupe à l'échelle planétaire serait avoir conscience d'un lien avec le reste du genre humain. Or, on se rend vite compte que ce sentiment d'appartenance est rarement totalement vécu. Il n'y a qu'à voir l'idée d'appartenance à un pays. Actuellement, ce sentiment s'amoindrit. C'est explicable par l'Histoire. Le dix-neuvième siècle a été le tournant du nationalisme. On a vu une explosion de grands pays, d'Empires, en petites nations. Ce qui faisait le lien était une valorisation d'une culture commune, à travers la langue, les traditions, des traits d'union historiques souvent mythiques. Mais le processus a continué, ou plutôt s'est affiné. On avait auparavant une conscience nationale, et, sous-jacente, une conscience d'un particularisme.
Ce particularisme était rendu par les patois, les traditions locales. Actuellement, on remarque un retour à ces cultures. On se dissocie de l'ensemble, on se targue plus aisément d'être basque, breton, maghrebin, plutôt que d'être français. Ainsi, avec une telle fragmentation, comment pourrait-on se sentir appartenir à un groupe tel que l'Humanité ? Comment est-ce qu'on pourrait se sentir à la fois appartenir à un microcosme culturel et à une société mondiale ?
Ce comportement est ancré dans les habitudes. Il est même mis en exergue dans certains ouvrages. Pas besoin d'aller chercher dans une revue scientifique, il suffit de prendre, mettons, la science fiction. Au pif, premier livre qui me tombe sous la main : Hypérion, de Dan Simmons.
Dans cet ouvrage, l'humanité se reconnait par planète, voire continents, malgré un gouvernement galactique.
Exemple bidon me diraient certains, mais ce que je me permets ainsi de mettre en avant, c'est que naturellement l'auteur crée un distingo culturel entre planètes, alors qu'il aurait pu créer une unité. Cette séparation se fait par une description de cultures différentes, des particularités qui viennent naturellement sous la plume du romancier. Par automatisme peut être, ou observation de ce type de comportement à l'heure actuelle.
Rares sont ceux qui subliment l'appartenance à un groupe local, pour se sentir appartenir à une nation. Enfin, nuançons. Rares sont ceux qui vivent leur appartenance à une nation avec autant de force que leur appartenance à une localité. Du moins, dans l'coin où j'vis. Mais encore plus rares sont ceux qui ont conscience d'une vraie appartenance à l'humanité.
Pour méditer sur la question, après cette (très) brève, un morceau qui invite à la réflexion :